17
Vengeance

 

 

Les nains lourdement chargés marchaient inlassablement. Ils étaient parés au combat, certains portant de lourds balluchons et d’autres supportant le poids de longues poutres de bois sur leurs épaules.

La prévision du drow quant à la direction d’où pouvaient arriver les renforts semblait être la seule éventualité possible, et Bruenor savait exactement où les recevoir. Il y avait un seul col qui permettait un accès facile pour descendre dans la vallée rocheuse : Valtombe, bien au-dessus du niveau de la toundra, quoique en dessous des pentes méridionales de la montagne.

Bien qu’ils aient marché sans repos pendant la moitié de la nuit et la majeure partie de la matinée, les nains se mirent immédiatement au travail. Ils n’avaient aucune idée du temps qu’il faudrait aux géants pour arriver, bien qu’il soit peu probable que cela se produise à la lumière du jour ; ils voulaient être sûrs que tout soit prêt. Bruenor était fermement décidé à exterminer cette troupe guerrière en un rien de temps et avec un minimum de pertes. Des sentinelles furent postées sur les hauteurs du flanc de la montagne, et d’autres envoyées sur la plaine. Sous les instructions de Bruenor, le reste du clan prépara la zone pour l’embuscade. Un groupe s’attela à creuser une tranchée pour les faire trébucher et un autre commença à assembler les poutres de bois pour monter les deux énormes catapultes. Les arbalétriers massifs cherchaient les meilleurs postes d’observation parmi les gros rochers du proche versant de la montagne, du haut desquels ils pourraient déclencher leur assaut.

En peu de temps, tout fut prêt. Mais les nains ne s’arrêtaient toujours pas pour se reposer. Ils continuaient d’examiner chaque centimètre de la zone, cherchant tout avantage sur les verbeegs dont ils pourraient profiter.

Plus tard dans la journée, quand le soleil commença à disparaître derrière la ligne d’horizon, l’un des guetteurs annonça qu’il avait aperçu un nuage de poussière loin vers l’ouest, qui allait en s’agrandissant. Peu après, un éclaireur revint de la plaine pour rapporter qu’une troupe de vingt verbeegs, de quelques ogres et d’au moins une dizaine d’orques se pressait vers Valtombe. Bruenor fit signe à ses arbalétriers, dissimulés à leurs postes. Les nains responsables des catapultes inspectèrent les arcs immenses et mirent la dernière touche à leur camouflage. Puis les meilleurs combattants du clan, emmenés par Bruenor en personne, se camouflèrent dans de petites dépressions le long du chemin accidenté de Valtombe, coupant des touffes d’herbe épaisse avec soin pour pouvoir s’en recouvrir.

Ils frapperaient les premiers.

 

***

 

Drizzt et Wulfgar avaient pris position entre les gros rochers du Cairn de Kelvin, au-dessus du repaire des géants. Ils avaient dormi à tour de rôle pendant la journée. La seule crainte qu’avait le drow pour Bruenor était que certains des géants quittent leur tanière pour aller à la rencontre des renforts et qu’ils gâchent l’effet de surprise dont bénéficiaient les nains.

Après plusieurs heures sans que rien ne se passe, les inquiétudes de Drizzt se révélèrent fondées. Le drow se reposait à l’ombre d’une saillie tandis que Wulfgar surveillait la tanière. Le barbare pouvait à peine voir les portes de bois dissimulées derrière les broussailles, mais il entendit distinctement grincer leurs gonds quand l’une d’elles s’ouvrit. Il attendit quelques instants avant d’aller réveiller le drow, pour être sûr qu’il y avait bel et bien des géants en train de sortir de leur trou.

Puis il entendit les géants parler à travers l’obscurité de la porte ouverte et, tout à coup, une demi-douzaine de verbeegs émergea à la lumière du soleil.

Il se tourna vers Drizzt, mais le trouva debout devant lui, à l’affût, ses grands yeux se plissant comme il observait les géants dans la lumière vive.

— Je ne sais pas ce qu’ils vont faire, dit Wulfgar.

— Ils vont chercher leurs compagnons disparus, répondit Drizzt.

Grâce à son oreille fine, il avait entendu, plus distinctement que son compagnon, des bribes de la conversation qui avait eu lieu avant que les géants émergent.

Ces verbeegs avaient pour mission de retrouver la patrouille qui n’avait que trop tardé, ou au moins de découvrir où s’en étaient allés les géants manquant à l’appel, et ce, le plus discrètement possible. Ils étaient censés revenir dans la nuit, avec ou sans les autres.

— Il faut prévenir Bruenor, dit Wulfgar.

— Ils auront trouvé leurs compagnons morts et donné l’alerte bien avant que nous puissions revenir, répondit Drizzt. D’ailleurs, je crois que Bruenor a déjà assez de géants sur les bras.

— Alors, quoi ? demanda Wulfgar. Il est certain qu’il sera dix fois plus difficile de vaincre les occupants du repaire s’ils s’attendent à du grabuge.

Le barbare remarqua que la flamme ardente était revenue dans les yeux du drow.

— Ils ne se douteront de rien si ces géants ne reviennent jamais, dit Drizzt d’un ton détaché, comme si la tâche d’arrêter six verbeegs ne constituait qu’un obstacle mineur. Wulfgar l’écouta avec incrédulité, bien qu’il ait déjà deviné ce que Drizzt avait en tête.

Le drow remarqua l’appréhension de Wulfgar et eut un large sourire.

— Allez, le p’tit, lui enjoignit-il, utilisant ce surnom condescendant pour aiguillonner la fierté du barbare. Tu t’es entraîné dur pendant de nombreuses dizaines pour te préparer à un moment tel que celui-là.

Il sauta légèrement par-dessus un petit précipice sur la saillie rocheuse, et il se retourna vers Wulfgar, ses yeux illuminés par le soleil de l’après-midi, étincelant avec frénésie.

— Viens, répéta le drow, lui faisant signe de la main. Ils ne sont que six !

Wulfgar secoua la tête avec résignation et poussa un soupir. Au cours des dizaines de son entraînement, il avait appris à connaître Drizzt comme un combattant redoutable, se contrôlant à la perfection, qui pesait chacune de ses feintes et de ses attaques avec une calme précision. Mais durant ces deux derniers jours, Wulfgar avait vu le côté excessivement audacieux – voire téméraire – du drow. L’assurance inébranlable de Drizzt était la seule chose qui persuadait Wulfgar que l’elfe n’était pas suicidaire, et la seule chose qui le contraignait à le suivre tout en étant profondément convaincu que c’était une erreur. Il se demanda si la confiance qu’il accordait au drow avait des limites.

Il sut en cet endroit et en cet instant que Drizzt le conduirait un jour dans une situation de laquelle il ne pourrait pas réchapper.

 

***

 

La patrouille de géants se dirigea d’abord vers le sud un petit moment, suivie discrètement par Wulfgar et Drizzt. Les verbeegs ne retrouvèrent aucune trace des géants disparus dans leurs environs immédiats et, craignant que ceux-ci soient maintenant trop proches des mines des nains, ils firent un brusque virage vers le nord-est, dans la direction générale du rocher plat où s’était déroulée l’échauffourée.

— Nous devons fondre sur eux sans tarder, dit Drizzt à son compagnon. Rapprochons-nous de nos proies.

Wulfgar acquiesça. Peu de temps après, ils arrivèrent à proximité d’un secteur accidenté constellé de pierres déchiquetées, où le sentier étroit se tortillait dans de brusques virages. Le sol s’élevait dans une pente légère, et les compagnons reconnurent le chemin qu’ils suivaient, ils savaient qu’il donnait sur le rebord d’un petit gouffre. La lumière du jour s’était suffisamment affaiblie pour leur fournir un minimum de couverture. Drizzt et Wulfgar échangèrent des regards entendus ; il était temps de passer à l’action.

 

***

 

Drizzt, de loin le plus expérimenté des deux, discerna rapidement le style d’attaque qui offrait le plus de chances de succès. Il fit signe à Wulfgar de s’arrêter.

— Nous devons frapper et nous éloigner, chuchota-t-il, avant de frapper encore.

— Ce n’est pas une tâche facile contre un ennemi aussi méfiant, dit Wulfgar.

— J’ai ici quelque chose qui pourrait nous aider.

Le drow enleva son sac à dos, en sortit la petite figurine et appela son ombre. Quand le merveilleux félin apparut brusquement, le barbare eut un hoquet horrifié et s’éloigna d’un bond.

— Quel démon as-tu invoqué ? s’exclama-t-il aussi fort qu’il l’osait, ses jointures blanchissant sous la pression de sa poigne sur Crocs de l’égide.

— Guenhwyvar n’est pas un démon, dit Drizzt pour rassurer son compagnon imposant. C’est une amie, et une alliée de valeur.

Le fauve grogna, comme si elle l’avait compris, et Wulfgar fit un autre pas en arrière.

— Ce n’est pas une bête naturelle, rétorqua le barbare. Je ne me battrai pas aux côtés d’un démon invoqué par sorcellerie !

Les barbares de Valbise ne craignaient ni homme, ni bête, mais la magie noire leur était totalement étrangère, et leur ignorance les rendait impressionnables.

— Si les verbeegs apprennent ce qui est véritablement arrivé à la patrouille disparue, Bruenor et les siens seront en danger, dit sombrement Drizzt. La panthère nous aidera à arrêter ce groupe. Laisseras-tu tes propres peurs nous empêcher de secourir les nains ?

Wulfgar se redressa et retrouva un certain aplomb. Le fait que Drizzt ait joué sur sa fierté et sur la très réelle menace qui planait sur les nains représentait une pression suffisante pour que le barbare mette de côté sa répulsion à l’égard de la magie noire.

— Avec le fauve, nous sommes certains de tous les avoir. Je ne risquerai pas la vie du nain parce que tu es mal à l’aise.

Drizzt savait qu’il faudrait plusieurs heures à Wulfgar pour accepter Guenhwyvar, si cela arrivait jamais, mais pour l’instant, la seule chose dont il avait vraiment besoin était que le barbare accepte de coopérer durant l’attaque.

Les géants marchaient depuis plusieurs heures. Drizzt les observa patiemment tandis que leur formation commençait à se relâcher, laissant parfois un ou deux monstres à la traîne. Les choses se mettaient en place exactement comme le drow l’avait espéré.

Le chemin prenait un dernier tournant entre deux rochers gigantesques, avant de s’élargir considérablement et de s’élever dans une pente plus raide sur la dernière étendue qui menait au rebord du gouffre. Il faisait alors un brusque virage et se poursuivait le long de la corniche, bordé par une solide paroi rocheuse d’un côté et par une pente abrupte et rocailleuse de l’autre.

Drizzt fit signe à Wulfgar de se tenir prêt, puis il mit le fauve en action.

 

***

 

La troupe de guerriers avançait d’un pas tranquille, composée d’une vingtaine de verbeegs suivis de trois ogres et d’une dizaine d’orques. Ils atteignirent Valtombe bien après la tombée de la nuit. Ils étaient plus nombreux que ce qu’avaient prévu les nains, mais les orques ne leur posaient pas vraiment de problèmes et ils savaient comment s’y prendre avec les ogres. L’issue de cette bataille dépendrait des géants.

La longue attente n’avait en rien détendu les nerfs à vif des nains. Aucun membre du clan n’avait dormi depuis presque une journée et ils restaient sous tension, impatients de venger les leurs.

Le premier verbeeg pénétra sans incident sur le champ pentu, mais quand le dernier membre de la troupe d’envahisseurs dépassa la lisière de la zone d’embuscade, les nains de Castelmithral attaquèrent. Le groupe de Bruenor frappa en premier, bondissant de leurs trous, souvent juste à côté d’un géant ou d’un orque et tailladant la cible la plus proche. Ils orientaient leurs coups pour les estropier, respectant les principes de base de la philosophie des nains pour combattre les géants : le tranchant de la hache taillade le tendon et les muscles de l’arrière du genou, la tête plate du marteau en écrase la rotule.

Bruenor abattit un géant d’une seule frappe, puis il se détourna pour s’enfuir, mais se retrouva face à l’épée brandie d’un orque. N’ayant pas le temps d’échanger des coups, Bruenor lança son arme dans les airs, en criant :

— Attrape !

Les yeux de l’orque suivirent sottement la diversion de l’envol de la hache. Bruenor flanqua la créature par terre en lui assenant un coup de son front casqué dans le menton, rattrapa sa hache qui retombait et s’enfuit dans la nuit, ne s’interrompant qu’une seconde pour donner un coup de pied à l’orque au passage.

Les monstres avaient été totalement pris par surprise, et beaucoup d’entre eux étaient déjà allongés au sol, poussant des cris. Puis, les balistes entrèrent en action. Des projectiles gros comme des épieux décollèrent vers les premières lignes, renversant les géants de côté et les bousculant les uns contre les autres. Les arbalétriers bondirent hors de leur cachette et déclenchèrent un déluge de tirs, avant de lâcher leurs arbalètes et de charger sur le versant de la colline.

Le groupe de Bruenor, maintenant dans sa formation en V, se rua de nouveau dans la mêlée.

Les monstres n’eurent jamais l’occasion de se regrouper, et quand ils furent enfin à même de brandir leurs armes, leurs rangs avaient été décimés.

La bataille de Valtombe fut terminée en trois minutes. Aucun nain ne fut sérieusement blessé, et parmi les envahisseurs, seul l’orque que Bruenor avait assommé resta en vie.

 

***

 

Guenhwyvar comprit ce que voulait son maître et bondit silencieusement parmi les pierres brisées en bordure du sentier, dépassant les verbeegs en les contournant avant de se positionner sur la paroi rocheuse au-dessus du chemin. Elle se ramassa sur elle-même au maximum, ombre parmi les ombres qui s’épaississaient.

Un premier géant passa en dessous d’elle, mais, immobile comme une statue, la panthère attendait docilement le bon moment. Drizzt et Wulfgar se rapprochèrent à pas de loup, profitant d’une vue dégagée sur les arrières de la patrouille.

Le dernier des géants, un verbeeg extraordinairement gros, s’arrêta un moment pour reprendre son souffle.

Guenhwyvar frappa prestement.

La panthère leste sauta de la paroi et laboura le visage du géant de ses longues griffes, avant de rebondir sur le monstre, utilisant sa large épaule comme un tremplin pour regagner la paroi rocheuse en un autre endroit. Le géant hurla de douleur en agrippant son visage lacéré.

Crocs de l’égide atteignit la créature à la nuque, la propulsant dans le ravin.

Le dernier géant du reste du groupe entendit le cri de douleur et il revint immédiatement sur ses pas, déboulant dans le dernier virage juste à temps pour voir son infortuné compagnon dégringoler sur le dévers rocheux. Le fauve n’hésita pas et s’abattit sur sa seconde victime, ses griffes acérées s’agrippant fermement à la poitrine du géant. Du sang jaillit violemment quand ses crocs de cinq centimètres de long s’enfoncèrent profondément dans le cou charnu. Ne prenant aucun risque, Guenhwyvar le ratissa de ses quatre pattes puissantes pour empêcher toute riposte, mais, le géant stupéfait fut à peine capable de réagir avant que les ténèbres les plus profondes se referment sur lui.

Le reste de la patrouille se rapprochant maintenant à vive allure, Guenhwyvar s’éloigna d’un bond, laissant le géant haletant se noyer dans son propre sang. Drizzt et Wulfgar prirent position de chaque côté du sentier derrière de gros rochers, le drow dégainant ses cimeterres et le barbare tenant fermement le marteau qui était revenu dans ses mains.

Le fauve ne faiblit pas. La panthère avait déjà joué ce scénario plusieurs fois avec son maître, et comprenait bien l’avantage de l’effet de surprise. Elle hésita un moment jusqu’à ce que le reste des géants apparaisse à sa vue, puis elle partit en courant sur le sentier, filant comme une flèche entre les rochers qui dissimulaient son maître et Wulfgar.

— Mince alors ! cria l’un des verbeegs, indifférent à son compagnon mourant. Ça, c’est du gros fauve ! Et aussi noir qu’les marmites d’mon cuisinier !

— Cours-lui après ! beugla un autre. On en f’rons un nouveau manteau pour çuilà qui l’attrap’rons !

Ils sautèrent par-dessus le géant abattu sans même y penser, et ils se ruèrent à la poursuite de la panthère sur le sentier.

Drizzt était le plus proche des géants qui chargeaient. Il laissa passer les deux premiers, se concentrant sur les deux qui suivaient. Ils passèrent côte à côte devant le rocher qui le dissimulait, et l’elfe bondit devant eux sur le sentier, enfonçant profondément son cimeterre dans la poitrine d’un des géants de sa main gauche, et aveuglant l’autre d’une balafre transversale de sa main droite. Utilisant le cimeterre planté dans le premier géant comme pivot, le drow roula derrière son ennemi chancelant et plongea son autre arme dans le dos du monstre. Il parvint à dégager ses deux lames d’une subtile torsion et s’éloigna d’un bond tandis que le géant mortellement blessé s’effondrait sur le sol.

Wulfgar, lui aussi, laissa le premier géant continuer sa course. Le second avait presque atteint le niveau du barbare quand Drizzt attaqua les deux qui arrivaient derrière. Le géant s’arrêta net et fit demi-tour pour aller aider les autres, mais, de sa position derrière le rocher, Wulfgar balança Crocs de l’égide dans un grand arc qui retomba droit sur le torse du verbeeg. L’air littéralement expulsé de ses poumons, le monstre tomba sur le dos. Wulfgar renversa prestement son mouvement et balança Crocs de l’égide dans la direction opposée. Le géant de tête se retourna juste à temps pour le prendre dans la figure.

Sans hésitation, Wulfgar se jeta sur le géant le plus proche, enroulant ses bras puissants autour du cou massif du monstre à terre. Le géant se ressaisit rapidement et l’enserra à son tour avec la force d’un ours et, bien qu’encore assis, il n’eut pas grand mal à soulever entièrement son ennemi du sol. Mais les années qu’il avait passées à balancer un marteau et à fendre des pierres dans les mines des nains avaient doté le barbare d’une force d’acier. Il resserra sa prise sur le géant et fit lentement pivoter ses bras noués. Avec un craquement sonore, la tête du verbeeg tomba sur le côté.

Le géant que Drizzt avait aveuglé fouettait l’air au hasard avec sa lourde massue. Le drow était en mouvement constant, dansant autour de ses flancs en profitant de la moindre occasion pour assener une rafale de coups précis sur le monstre sans défense. Drizzt visait toutes les parties vitales qu’il pouvait atteindre sans dommage, espérant venir à bout de son adversaire avec efficacité.

Crocs de l’égide à présent revenu dans ses mains, Wulfgar marcha sur le verbeeg qu’il avait cogné au visage pour s’assurer qu’il était mort. Il garda un œil prudemment rivé sur le sentier à l’affût de tout signe du retour de Guenhwyvar. Ayant vu la puissante panthère à l’œuvre, il ne tenait pas personnellement à engager les hostilités avec elle.

Quand le dernier géant fut étendu mort, Drizzt s’avança sur le chemin pour rejoindre son ami.

— Tu ne te rends pas encore compte de tes propres prouesses au combat ! dit-il en riant, donnant une claque dans le dos du grand homme. Six géants ne sont pas au-delà de tes capacités !

— Allons-nous trouver Bruenor à présent ? demanda Wulfgar, alors que le feu dansait encore dangereusement dans les yeux lavande du drow.

Il comprit qu’ils n’étaient pas encore partis.

— Ce n’est pas la peine, répondit Drizzt. Je suis sûr que les nains ont la situation bien en main. Mais nous avons effectivement un problème, continua-t-il. Nous avons pu tuer le premier groupe de géants et conserver l’élément de surprise. Très bientôt, cependant, avec la disparition d’encore six de leurs membres, les occupants du repaire vont se mettre en alerte au plus petit signe de danger.

— Les nains devraient revenir dans la matinée, dit Wulfgar. Nous pourrions attaquer leur tanière avant midi.

— Il sera trop tard, dit Drizzt, feignant la déception. J’ai peur que toi et moi devions frapper ce soir, sans délai.

Wulfgar n’en fut pas surpris ; il ne discuta même pas. Il craignait que le drow et lui se mesurent à trop gros pour eux, que son plan soit trop extravagant, mais il commençait à accepter un fait indiscutable : il suivrait Drizzt dans n’importe quelle aventure, si improbables que soient leurs chances de survie.

Et il commençait à s’avouer qu’il aimait tenter la chance aux côtés de l’elfe noir.

L'Éclat de Cristal
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